Inspiration du jour

#4 L’homme qui aimait les femmes ;)

C’est avant tout le titre d’un film de Truffaut, de l’année de ma naissance (1977).

https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=29707.html

un film auquel tu repenses quand ta voisine te fait passer un texte, comme ça … et que tu découvres Les Vivantes, texte de François Corvol. Je me sens touchée en tant que femme vivante, poétesse, et dont l’enfance reste au coeur, et du coup mes folies et autres bizarreries m’apparaissent tout à coup précieuses finalement 🙂


« J’ai toujours aimé les femmes bizarres, les folles, les solitaires, les moches aux yeux des autres, les addictes. Les énervées, les passionnées, imprévisibles. J’ai toujours aimé les femmes au tempérament détestable, les obsessionnelles, les dépressives. Les cinglées. Créatives. Les beautés étranges. J’ai toujours aimé celles qui n’aimaient pas l’amour ou qui en avaient peur. Les déraisonnées, les « mal faites ». Les naïves. Les lectrices. Celles qui pensent parfois à la mort (parce qu’on ne peut aimer profondément la vie sans). Celles en qui quelque chose ne tourne pas rond. Les complexes, complexées, fissurées. Les oubliées, mises de côté. Troublées, esseulées, aux goûts enchevêtrés. Qui croient dur comme fer en leur « truc ». Les trop fragiles pour ce monde. Perdues. Multiples. Contradictoires. Les exilées sur terre. Assombries. Talentueuses. Chanceuses infortunées. Suicidées passives. Incomprises. Les « dans leur monde ». Fainéantes, frénétiques par intermittences. Mystiques. J’aime celles qui sont prises pour des ratées, folles à lier. Les à-côté de la plaque. Celles qui vont tout au bout de leurs mirages, jusqu’à les rendre vrais. Mystifiées. Confuses. Fidèles à elles-mêmes. À leur déraison. Par amour du différent, de ce qui subsiste parfois de vitalité, de souffle naïf, tout au fond des êtres et qui n’est pas perdu. Cette despotique rébellion, cet intime tumulte. Ces êtres en qui la déshumanisation n’a pas pu terminer son travail morbide. En qui ça a cloché. Celles en qui quelque chose de l’enfance est resté qui ne veut pas mourir. Les poétesses. Et ce mot n’est pas léger en moi. J’aime pour toujours. Celles qui ne sont pas l’ordinaire. Qui ne sont pas la conformité. Je les trouve magnifiques. Les vivantes. »

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