Si je… Si le vent… Si la nuit
Si je faisais 21 grammes de moins, il serait fort probable que mon âme se soit fait la malle, qu’elle ait suivi la théorie évoquée dans ce film d’Iñarratu. 21 grammes de moins, c’est la perspective d’un voyage hors corps, si possible doux et non hardcore, une petite virée dans l’au-delà voir si t’es toujours là. Et puis si ça m’ plaît pas…bah tant pis, je les reprends volontiers mes 21 grammes ! ah ? parti c’est parti ? zut.
Si le vent tordait les pierres, je me sentirais comme happée par un tableau de Soutine ou de Dali, un peu Ivre, un peu éberluée.
Si la nuit durait toujours, ce serait peut-être comme sur l’une des planètes du Petit Prince et cet allumeur de réverbères. Ça voudrait peut-être dire que la planète aurait rétrécie dans l’univers ou bien qu’on aurait fini par faire claquer le soleil à force de nos imbécillités et que la lune se retrouverait au chômage technique ou en burn out, sans raison d’être sans son soleil. Si la nuit durait toujours, je n’aurais alors plus jamais la joie d’une nouvelle aube qui se prépare, je serai aussi déprimée qu’un gars du Nord très au Nord, j’en perdrais mon Est et mon Ouest, et je n’en finirais plus d’écrire, d’écrire, d’écrire jusqu’au bout de la nuit qui n’existe plus…
Si les livres n’existaient pas, aurais-je eu l’idée de tendre ma plume sur le papier ? ma main sur le clavier?